“La chaussette gauche avant la droite” : les petits rituels secrets des arbitres
Les joueurs ne sont pas les seuls à avoir leurs superstitions. Avant chaque match, les arbitres de la Betclic Elite, Pro B et Ligue féminine suivent eux aussi des rituels. Entre chaussettes porte-bonheur ou chewing-gums fétiches, plongée dans un univers où le coup de sifflet a toujours un prélude insolite.
L'un des rituels que partagent tous les arbitres de basket-ball à haut niveau est l'arrivée à la salle : elle se fait systématiquement dans une tenue "habillée", un costume bien taillé avant d'en enfiler un autre pour le travail. Ici, Hugues Thépenier et Joseph Bissang dans le couloir de Gaston-Médecin à Monaco.
Photo : Maxime Giralt
Arbitrer, ce n’est pas que faire des grands gestes et lâcher quelques coups de sifflet. Avant chaque match, les arbitres de haut niveau (Betclic Elite, Pro B et Ligue féminine) orchestrent un ballet intime de routines et de petits "toc". Parfois aussi étonnants que touchants.
José Soares, arbitre expérimenté de la Betclic Elite, ne démarre jamais une rencontre sans une étape précise : « J’enfile toujours ma chaussette gauche avant la droite. Si je me trompe, c’est comme si la soirée allait mal commencer. » Cette habitude, qu’il traîne depuis ses débuts en Pro B il y a près de vingt ans, lui donne l’impression d’être en phase avec le terrain. À croire que les chaussettes sont un véritable talisman. Amel Dhara, l’une des rares femmes à officier en Betclic Elite, préfère porter les siennes à motifs – des petites étoiles qu’elle qualifie de "grigri cachés". « Elles sont sous mes chaussettes officielles, mais je sais qu’elles sont là. Ça me donne confiance. »
| “Back in Black, c’est mon booster.” Hugues Thepenier, arbitre Betclic Elite et Euroleague. |
|---|
Pour d’autres, l’échauffement mental passe par la musique. Hugues Thepenier, arbitre en Betclic Elite et en Euroleague, ne jure que par AC/DC : « Back in Black, c’est mon booster. Ça me réveille, ça me met en énergie. » Une fois dans les vestiaires, il baisse le volume et enfile ses chaussures, comme pour marquer un rituel d’entrée en scène.
Certains préfèrent des sons plus posés. « Avant un gros match, je me mets du classique, des sonorités qui m’apaisent. Ça m’aide à me recentrer », confie Laure Coanus, également en Betclic Elite. Et d’ajouter avec un sourire : « Si je n’ai pas ma musique, je peux être un peu électrique sur le terrain. » C’est aussi la raison pour laquelle elle a toujours son casque bluetooth dans sa valise d’arbitre.
Portes-bonheur et gestes qui rassurent
D’autres arbitres transportent des objets fétiches. Joseph Bissang, pilier de Betclic Elite, garde toujours un vieux sifflet dans sa poche. « Il ne fonctionne plus, mais c’est celui de mon premier match pro. Je ne peux pas m’en séparer. » Ce sifflet est devenu, pour lui, un symbole de persévérance et de fierté. Dans un registre plus original, une jeune arbitre de Ligue féminine, qui préfère garder l’anonymat, avoue avoir un petit canard en plastique dans son sac. « C’est un cadeau de ma nièce. Quand je le vois, je pense à elle et ça me détend. »
Enfin, il y a les gestes. Inévitablement, certains rituels frôlent l’obsession. José Soares refait systématiquement ses lacets trois fois avant de rentrer sur le parquet. « Je ne sais pas pourquoi, mais ça me calme. C’est comme si chaque nœud était une promesse de sérénité. » Et puis il y a le chewing-gum. « Toujours menthe forte, jamais fruité. Sinon, c’est fichu », explique Maxime Boubert, arbitre Betclic Elite et Euroleague. Pour lui, ce petit geste, qu’il est capable de faire toute une mi-temps, lui permet de garder son sang-froid, notamment lors des fins de match tendues.
Ajouter un commentaire
Commentaires