Victime d’un jet de pétard en plein match, l’arbitre Amel Dahra se confie
Le 2 octobre dernier, un pétard lancé depuis les tribunes a interrompu la rencontre qui opposait Fenerbahçe à Beşiktaş. Amel Dhara, au sifflet ce soir-là, revient sur cet incident qui l’a laissé “sous le choc”.
Capture d'écran X / Panenka Sport
Amel Dahra, arbitre internationale française de basket-ball, officie depuis plusieurs années sur les parquets du monde entier. Habituée aux rencontres à haute intensité, elle s’est retrouvée confrontée à une situation inédite lors de la Supercoupe de Turquie, le 2 octobre dernier. Alors qu’elle dirigeait le très attendu derby entre Fenerbahçe et Beşiktaş, un pétard a été lancé sur le terrain, interrompant brutalement la rencontre. Dans cet entretien, elle revient sur cet incident marquant, les mesures de sécurité et l’impact de cet événement sur son métier.
Amel, pouvez-vous nous raconter ce qu'il s'est passé ce soir-là à Istanbul ?
C'était une soirée qui avait pourtant bien commencé. L'ambiance était électrique dans la salle, comme c'est souvent le cas lors des derbys stambouliotes. Le match venait à peine de débuter, nous n'étions qu'à la deuxième minute de jeu, lorsque j'ai entendu une forte détonation. J'ai rapidement compris qu'un pétard avait été lancé sur le terrain. C'était surréaliste, je n'aurais jamais imaginé vivre une telle situation sur un terrain de basket. Mais en Turquie, tout est possible…
| "Mon objectif est de continuer à exercer mon métier avec professionnalisme et intégrité." |
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Comment avez-vous réagi ?
Sur le moment, j'étais sous le choc. Il y a eu un boom à quelques centimètres de nous [les deux collègues du soir d’Amel Dhara étaient Yasmina Alcaraz et Veronika Obertova, NDLR]. Mais il fallait agir vite, très vite ! Notre priorité était d'assurer la sécurité de tous les acteurs présents sur le terrain. On a pris la direction des vestiaires, avec la table de marque, le match a donc été immédiatement interrompu, et les équipes ont elles aussi regagné les vestiaires.
Heureusement, personne n'a été blessé, mais l'incident était suffisamment grave pour compromettre la poursuite du match. La décision a été prise de ne pas reprendre la rencontre, ce qui est extrêmement rare à ce niveau de compétition. Surtout qu’il y a eu plusieurs bagarres dans la salle et en dehors ce soir-là.
Photo : Capture d'écran X
Comment est-ce qu’on vit l’arbitrage après un tel incident ?
Cet événement a certainement eu un impact sur ma façon de voir les choses. Je reste passionnée par mon métier, mais je suis désormais plus consciente des risques potentiels, même si heureusement, ce genre d'incident reste exceptionnel. Je pense qu'il est crucial de renforcer la sécurité lors des matchs, particulièrement dans des contextes de forte rivalité. C’était un exemple typique, dans un pays qu’on sait particulièrement “chaud”.
Cela dit, je refuse de céder à la peur. Mon objectif est de continuer à exercer mon métier avec professionnalisme et intégrité. J'espère que cet incident servira de prise de conscience pour améliorer la sécurité de tous les acteurs du jeu, y compris des arbitres.
Entretiens réalisé par téléphone
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